Search the web
Sign In
New User? Sign Up

 

hugoye-list · Hugoye-List: Syriac Studies Group  [ Join This Group!




  Home  
* Messages  
 
 
  Members Only  
  Files   
  Photos   
  Links   
  Members   


 Messages Messages Help


Reply | Forward | View Source | Unwrap Lines

  Message 859 of 1036 Previous | Next  [ Up Thread Message Index
 Msg # 

From: Andrew Hannouche <http://groups.yahoo.com/group/hugoye-list/post?postID=eqNvDop-n2ehVnykakPIoqWO76Sw68LJS1fgqXmNNMVTNtHDEdobd4QHGpNTUZavkKb9dBHR9426x7eOduQw2cQCSWDrRA
Date:  Sun Sep 28, 2003  5:17 am
Subject:  A SYRIAC LECTURE OF THE CORAN.
 


ADVERTISEMENT
A SYRIAC ARAMAIC LECTURE OF THE CORAN

This article has been published in French : 


L'Actualité, n° Vol: 28 No: 14
15 septembre 2003, p. 62 

Pas de vierges au paradis!
Les recherches du linguiste allemand Christoph Luxenberg suscitent la controverse dans le monde musulman. Mais sa relecture du Coran pourrait aussi rapprocher les grandes religions. 

Arseneault, Michel 

Christoph Luxenberg, éminent professeur de linguistique, m'a donné rendez-vous dans une bibliothèque d'une ville allemande dont il m'a demandé de taire le nom. Luxenberg (un pseudonyme) ne souhaite pas faciliter son identification. Il sait que ses recherches sur le Coran - le livre sacré qui, selon la théologie orthodoxe, n'a pas été écrit par des hommes mais transmis par Dieu à Mahomet par l'entremise de l'archange Gabriel - suscitent la controverse dans le monde musulman. Fin juillet, un numéro du magazine Newsweek qui évoquait son travail a été interdit au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie. Même s'il voit son oeuvre comme "une contribution au décryptage de la langue du Coran", il sait que le sujet est délicat et il préfère être prudent. 

Cet érudit s'est penché sur le Coran il y a une dizaine d'années. Sa relecture a fait l'objet d'un livre, Die syro-aramäische Lesart des Koran (Une lecture syro-araméenne du Coran), en l'an 2000, à Berlin. Dans cet ouvrage scientifique, dont aucune traduction française n'est prévue pour l'instant, il explique entre autres que les "houris", les vierges mentionnées dans trois sourates (chapitres), seraient plutôt des... raisins blancs! Ce qui risque de soulever la controverse lorsqu'on sait que des militants islamistes ont évoqué les "vierges" qui attendent les futurs martyrs au paradis... 

Comment une telle erreur est-elle possible? Cela tient d'abord aux difficultés inhérentes à la lecture de l'arabe, dont l'écriture, à l'époque du Prophète, mort au 7e siècle, ne comportait que des consonnes. Comme si, en français, un lecteur tombant sur le mot "prt" devait trancher entre "part", "port", "perte", etc. 

Cet exercice entraîne bien évidemment, précise Christoph Luxenberg, "une marge d'erreur". Et il devient franchement périlleux lorsque des mots d'origine étrangère se glissent dans le texte analysé - une autre idée qui suscite la polémique, puisque le Coran, pierre angulaire de l'arabe classique, précise qu'il est écrit en "pur arabe". Luxenberg, qui se fonde sur un des plus anciens corans du monde, un manuscrit écrit entre le 7e et le 10e siècle appartenant à la Bibliothèque nationale de France, affirme pourtant y avoir décelé des mots en syriaque, forme ancienne de l'araméen, très répandu au Moyen-Orient à l'époque du Prophète. 

Les travaux de Christoph Luxenberg ont été applaudis par nombre de chercheurs, dont la presse et les revues spécialisées se sont fait l'écho. Les théologiens Robert R. Phenix Jr. et Cornelia B. Horn, tout comme le philosophe français Rémi Brague, estiment que ces travaux ouvrent la voie à une "révolution tranquille". Patricia Crone, de l'Université de Princeton, a prédit qu'ils s'avéreraient très importants. La voix la plus discordante jusqu'à présent est celle de Simon Hopkins, professeur d'hébreu de l'Université du Cap, qui prépare une critique sévère de la méthodologie employée par Luxenberg. Chose certaine, comme l'a souligné Stefan Wild, de l'Université de Bonn, les découvertes du linguiste risquent de venir troubler le dialogue entre musulmans et non-musulmans... 

Quelle est la langue du Coran?

- Je le lis comme s'il était écrit dans une langue mixte, une combinaison d'arabe et de syriaque, dont certaines lettres se ressemblent. Bien qu'il s'agisse de langues soeurs, elles ont chacune leurs spécificités. Il faut les connaître toutes les deux pour comprendre. 

Pourquoi, à votre avis, a-t-on mal lu le Coran jusqu'à maintenant?

- On ne s'est pas rendu compte que l'exégèse coranique est basée sur de pures supputations, pas sur les dictionnaires. Même le grand théologien Tabari, mort au 10e siècle, s'en remet exclusivement à la tradition orale. Il n'y a jamais de références qu'on dirait aujourd'hui "scientifiques". Les sources de Tabari, qui remontent souvent jusqu'au Prophète, expliquent qu'une phrase ou un mot signifie ceci ou cela. Mais souvent, il ajoute que les commentateurs ne sont pas unanimes. Il y a donc des explications divergentes... Je me suis dit: voilà où il faut commencer! Si les sources ne sont pas d'accord, c'est parce qu'elles ne savent pas la réponse. 

Pourquoi, en Occident, ne l'a-t-on pas compris plus tôt?

- D'abord, parce que ceux qui lisent à la fois l'arabe et le syriaque, à commencer par les chrétiens d'Orient, ne se sont jamais intéressés au Coran. Ce n'est pas dans les moeurs. Qui plus est, il n'était pas possible pour eux de travailler sur un manuscrit ancien. Vous imaginez un moine aller chez un cheik et lui dire: "Prête-moi ton coran!" Ils n'ont même pas envisagé de le faire. On a laissé le Coran aux Arabes. 

Si le Coran précise que sa langue est du "pur arabe", comment expliquer la présence de lettres et de mots syriaques?

- C'est qu'il y a, dans l'arabe même, des lettres syriaques. Il est plausible que ceux qui ont commencé à écrire le Coran ont d'abord utilisé l'écriture syriaque, qui était répandue et où il n'y avait pas moyen de faire d'erreurs d'interprétation, comme c'était le cas avec l'écriture arabe. 

Et cela change beaucoup de choses?

- Dans la sourate 19, par exemple, il est question de Marie, qui est accusée de grossesse illégitime et chassée par ses parents. Avant l'accouchement, elle se retire sous un palmier et dit: "Dussé-je être morte plutôt que de vivre à cette heure!" Jésus vient de naître et le Coran lui fait dire (je traduis comme on le fait habituellement): "Ne t'attriste pas, ton Seigneur a mis au-dessous de toi un ruisseau." "Ruisseau" ici se prononce sariya. Or, ce mot n'a jamais ce sens en arabe, sauf dans le Coran. Au 10e siècle, les commentateurs ont expliqué à Tabari qu'il s'agissait d'un mot étranger qui signifiait jadis ruisseau. Un seul, cité par Tabari, a fait preuve de bon sens. Il leur a dit: "Chers amis, si c'était un ruisseau, il ne serait pas au-dessous d'elle." Mais Tabari a donné raison à la majorité parce que, plus loin dans le texte, il est question de "boire". Donc il fallait bien qu'il y ait un ruisseau quelque part... 

Que signifie ce mot, alors?

- Sariya est un adjectif araméen qui signifie "légitime". Et "au-dessous de toi", lu à l'araméenne, signifie "accouchement" - ce qui donne: "Ton Seigneur a rendu ton accouchement légitime." Alors là, c'est clair. Ce n'est pas parce que Marie a soif qu'elle dit: "Dussé-je être morte"! C'est parce que le reproche qu'on lui fait - l'illégitimité de son fils - est insupportable. D'ailleurs, on s'imagine mal que le Christ, dès sa naissance, lui dise: "Ne t'attriste pas... tu as de l'eau." 

Sur quoi vous appuyez-vous pour l'affirmer?

- On trouve ces mots dans des dictionnaires araméens publiés à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Ce verset est, de toute évidence, le noyau d'une partie chrétienne du Coran. 

Parce qu'il y en aurait plusieurs?

- Bien sûr. Prenez la sourate 97, dont le titre est "La destinée" ou "Al-Qadr". Elle traite, selon l'exégèse musulmane, de la transmission du Coran. Dans les années 1930, Richard Bell, qui a traduit le Coran en anglais, a supposé qu'il s'agissait d'une allusion à la nuit de Noël. Trois termes pouvaient l'inciter à faire cette hypothèse: "nuit", "anges" et "paix". C'est d'ailleurs ce qui m'a mis la puce à l'oreille. Pour trouver le sens du mot essentiel, "destinée", j'ai traduit le terme arabe al-qadr en araméen: helqa, ce qui signifie, d'après le dictionnaire, "l'étoile de la Nativité", celle qu'évoquent les Rois mages dans l'Évangile, et même "la Naissance", c'est-à-dire Noël. 

Quelle conclusion en tirez-vous?

- Que c'était un texte chrétien. Comme la sourate 108, où il est question du Kauthar, écrit avec une majuscule parce que les commentateurs arabes l'ont présenté comme le nom d'un fleuve du paradis réservé au Prophète et aux seuls musulmans. Or, ce mot est araméen et il signifie "la constance". Il est question aussi d'un ennemi qui est "castré", ce qui correspond plutôt à "cassé" ou "vaincu" en araméen. Cet ennemi, c'est Satan, celui qui hait, l'adversaire de celui qui aime les hommes, le Miséricordieux, Dieu. Il s'agit là d'une liturgie syriaque chrétienne qui rappelle une des épîtres de saint Pierre, ce que les Arabes n'ont pas compris jusqu'à présent. 

Pensez-vous que ces exemples pourraient choquer les musulmans?

- Cela ne va pas forcément les choquer, puisque le Nouveau Testament a, comme le Coran, été révélé. 

Croyez-vous que votre travail pourrait déboucher sur une réforme au sein de l'islam?

- Il y aura forcément un jour ou l'autre un mouvement de réforme. Mais comme il n'y a pas d'autorité centrale dans l'islam, pareil mouvement est difficile à prévoir. Il existe déjà, à l'Université Al-Azhar, au Caire, des théologiens qui veulent s'en tenir au seul Coran et refusent tout le reste, y compris la charia et les hadiths [les "traditions" qui répertorient les actes et propos du Prophète], qu'ils considèrent comme fabriqués de toutes pièces. 

Si les musulmans sont persuadés que les théologiens se sont trompés dans leur analyse, je suis sûr que, vu leur respect pour leur livre sacré, ils accepteront une telle réforme. Du moment où on leur fera comprendre que ce qu'ils ont appris jusqu'à maintenant, c'est l'explication des hommes, pas la parole de Dieu, ils admettront forcément une lecture plus adéquate du Coran. À qui faut-il donner raison? Au Coran, c'est-à-dire à la parole de Dieu, ou à l'interprétation que les hommes en ont faite jusqu'à maintenant? Il est évident que les musulmans vont donner raison à la parole de Dieu. 

Mais qui aurait l'autorité pour imposer une telle réforme?

- Pour le moment, c'est l'Université Al-Azhar. On lui accorde la plus grande autorité dans le monde musulman. Si son mufti [chef spirituel et juriste] dit: "Nous nous sommes trompés..." 

Est-ce que ces parallèles entre des textes de l'islam et du christianisme pourraient contribuer à rapprocher ces religions?

- Très certainement. Je suis en train de démontrer qu'elles étaient, à l'origine, une seule religion. On pourrait dire que les sourates "mecquoises", les plus anciennes, sont chrétiennes. Celles qu'on appelle "médinoises" ont été écrites, du moins en partie, assez tardivement. C'est la partie politique et sociale. On y voit apparaître la volonté politique. Le besoin de toutes ces précisions - presque une législation! - s'est fait ressentir après l'instauration du pouvoir politique. 

Je pense que le fait politique a été décisif pour la construction de l'islam, qui ne s'est vraiment répandu qu'après la conquête arabe du 7e au 9e siècle. C'est seulement une fois le pouvoir politique instauré qu'on a eu l'idée de faire de ce livre le fondement de l'islam. Je ne suis pas le premier à le dire. L'islamologue français Alfred-Louis de Prémare arrive à peu près aux mêmes conclusions. 

Pourquoi n'y a-t-il pas en Occident d'édition critique du Coran, comme il y a des éditions critiques de la Bible?

- Les orientalistes n'ont commencé à s'intéresser sérieusement à une telle édition qu'au 19e siècle, et ils se sont retrouvés face à un monument gigantesque de littérature arabe sur le Coran. Ils ont travaillé sur l'étymologie de certains mots, comme "ange", "roi" ou même "Allah", dont les Arabes ignoraient l'origine syriaque. Mais sur la compréhension du texte, on s'en est tenu à celle des musulmans. Tout ce qu'on appelle actuellement "sciences islamiques" repose sur des oulémas [des imams de mosquées importantes et des savants]. 

Et pourquoi les musulmans eux-mêmes n'ont-ils pas jeté un regard plus critique sur le Coran?

- Le mot "critique" suscite des réticences chez les musulmans parce qu'ils y voient une attaque contre le Coran. Je serais tenté de dire qu'ils étaient plus incisifs au 9e et au 10e siècle. Certains affirmaient alors qu'il s'agissait d'une parole humaine qui pouvait être étudiée comme telle. Ceux qui disaient que c'était la parole de Dieu ont eu gain de cause. À partir du 10e siècle, il n'a presque plus été possible de faire des études critiques sur le Coran. Dès qu'il a été expliqué par Tabari, il est devenu l'enseignement officiel de l'islam. Ce n'est pas valable pour les chiites, toutefois, qui croient qu'on peut interpréter le Coran autrement. C'est ceux-là qui seront épatés par mon travail, je pense, parce qu'ils ont toujours accusé les sunnites d'avoir falsifié le Coran. En ce qui me concerne, il ne s'agit pas de l'attaquer, mais d'en avoir une compréhension adéquate. 

Vous pourriez envisager un dialogue avec des théologiens chiites?

- Absolument. Je pense qu'ils l'accepteraient. 

Vous vous faites du souci pour votre sécurité?

- Ce sont des musulmans qui m'ont vivement conseillé d'utiliser un pseudonyme et d'être prudent. Je n'y avais pas pensé. Certaines personnes n'auraient pas besoin d'une fatwa [décret religieux qui peut aller jusqu'à la peine capitale] pour décider que je dois être éliminé. De toute façon, je n'ai pas l'intention de me montrer en public parce que j'ai encore beaucoup de travail à faire. 

Illustration(s) :

----- Original Message ----- From: Paul FlesherTo: hugoye-list@yahoogroups.comSent: Tuesday, September 23, 2003 4:07 PMSubject: [hugoye-l ***OLD LIST--See Note Below***] Re: [hugoye-l] Aramaic Studies 1.2 out now 
The second issue of Aramaic Studies came out last week. Aramaic Studies continues the Journal for the Aramaic Bible, which has appeared since 1999. The Journal now benefits from a more inclusive scope, to include all aspects of Aramaic language and literature, even when not, or only indirectly, related to Biblical texts.

Aramaic Studies 1.2 includes the first part of the proceedings of Aramith, a Conference on Aramaic Lexicography held at Sheffield in July 2002, as well as a number of other articles:

Sebastian P. Brock, Syriac Lexicography: Reflections on Resources and Sources

Geoffrey Khan, Some Remarks on Linguistic and Lexical Change in the North-Eastern Neo-Aramaic Dialects

Theodore Kwasman, 'Look it up in …' ? Aramaic Lexicography: Some General Observations

Marinus D. Koster, A New Introduction to the Peshitta of the Old Testament (review article on Michael Weitzman’s The Syriac Version of the Old Testament)

Willem F. Smelik, Trouble in the Trees! Variant Selection and Tree Construction Illustrated by the Texts of Targum Judges

P.J. Williams, A Study on Translation Technique in the Peshitta to Jeremiah (review article on Gillian Greenberg’s Translation Technique in the Peshitta to Jeremiah)

Bibliography of the Aramaic Bible

Indexes and Abstracts
 

More information, including abstracts of all articles, guidelines for authors, and a form to ask for a free sample copy, can be found at http://www.continuumjournals.com/AS.
 

The editors:
Willem Smelik (willem.smelik@ucl.ac.uk) and Bas ter Haar Romeny (romeny@let.leidenuniv.nl).

-----------------
REMEMBER:
1. Did you contribute to Beth Mardutho this year? If so, THANKS! If not, we'd like to remind you that the valuable services that Beth Mardutho brings you free of charge cost us quite a bit. We count on your support. Please consider making a tax-deductible donation on http://www.bethmardutho.org/HelpUs/

2. To unsubscribe from this group, send an email to:
hugoye-list-unsubscribe@yahoogroups.com.

Your use of Yahoo! Groups is subject to the Yahoo! Terms of Service <http://docs.yahoo.com/info/terms/> .


Dear Bas,
I’ll forward your email to the targum-l list.
Paul
-- 

Paul V.M. Flesher
Director
Religious Studies Program
University of Wyoming
Box 3353
Hoyt Hall 201
Laramie, WY  82071-3353

Office (307) 766-2616
Fax (307) 766-3189

PFlesher@uwyo.edu

---------------------------------------
*** IMPORTANT NOTE *** 
This list at "Yahoo!Groups" has been migrated to the Beth Mardutho server.
This OLD mailing list will be deleted soon. 

Current members of the old list have already been automatically subscribed to the new mailing list at Beth Mardutho. We strongly suggest that our mailing list members begin to send email to hugoye-list@bethmardutho.org.
 

Your use of Yahoo! Groups is subject to the Yahoo! Terms of Service.


 


Attachment (not stored)
tu.gif
Type: image/gif

  Message 859 of 1036 Previous | Next  [ Up Thread Message Index
 Msg # 

Reply | Forward | View Source | Unwrap Lines



Copyright © 2003 Yahoo! Inc. All rights reserved.
Privacy Policy - Copyright Policy - Terms of Service - Guidelines - Help